L’espace muséal propose aux visiteurs de découvrir, par le biais d’une scénographie de qualité, une étuve médiévale abritée à l’origine à l’intérieur du château acheté en 1377 par Jean Ier de Rohan et son épouse Jeanne de Navarre. L’étuve est construite vers 1380 par le couple seigneurial. Jeanne de Navarre, la « Reine » qui fit bâtir ces bains à Guémené, ne régnait sur aucun royaume. Cependant, ses grands-parents descendaient tous les quatre d’Aliénor d’Aquitaine qui fut deux fois reine. Jeanne de Navarre était aussi petite-fille du roi de France Louis X le Hutin, fille du roi de Navarre Philippe d’Evreux, sœur du roi de Navarre régnant Charles le Mauvais, belle-sœur du roi de France régnant Philippe VI de Valois…
L’étuve médiévale présente un système hérité des thermes romains et des bains turcs. Fonctionnant comme un sauna, cet aménagement privé reflète les préoccupations hygiénistes au Moyen Âge. Par une approche et un discours renouvelés, l’espace muséal offre aux visiteurs un double discours, à la fois thématique et chronologique. A l’occasion de ce nouveau regard porté sur le patrimoine bâti de la cité, certains thèmes ont été privilégiés : l’hygiène au Moyen Âge, la fondation de la cité, l’évolution architecturale du château des Rohan-Guémené… Projection d’un film sur le Moyen Âge, reconstitution en trois dimensions des « Bains de la Reine », maquette du château des Rohan-Guémené, iconographies des fonds de la Bibliothèque Nationale de France et de la Réunion des Musées Nationaux, plantes et objets liés aux soins du corps…l’espace muséal invite les visiteurs à un étonnant voyage à travers cette période si fascinante : le Moyen Âge.
À l’origine, « Les Bains de la Reine » se situaient dans la partie sud-ouest du château des Rohan-Guémené, au dessus du pont qu’on aperçoit de la Porterie. L’expression « Bains de la Reine » a été inventée au XIXe siècle et fait référence à l’étuve construite par Jean Ier de Rohan pour sa seconde épouse Jeanne de Navarre, fille et sœur de roi. Les « Bains » ont été construits vers 1380, ils font partie d’un ensemble de travaux commandités par le couple. Cet édifice représente l’un des derniers vestiges du château avec le Grand Rempart, l’escalier de la Tour Prison, le Vieux Logis et la Porterie. Le château, laissé progressivement à l’abandon par la famille des Rohan à partir du XVIIIe siècle, a servi de carrière de pierres.
Histoire d’un aller-retour…
1927 : une vaste opération de lotissements est engagée par la mairie de Guémené-sur-Scorff, elle concerne la zone du château des Rohan-Guémené.
1929 : les éléments ayant une valeur architecturale sont vendus dont « Les Bains de la Reine » à un antiquaire de Vitré.
Monseigneur de Villeneuve, originaire de Locmalo, passionné d’histoire et d’archéologie, procède à un calepinage : un croquis et un numérotage des pierres avant le démontage de ces dernières.
1974 : au décès de l’antiquaire, le domaine est vendu et menacé de démolition. Les « Bains » sont démontés et numérotés une seconde fois et entreposés dans un local municipal de Vitré.
1999 : Mme Eugénie Gourlet, une habitante de Guémené-sur-Scorff, qui a eu connaissance de ces faits, en informe la municipalité. Une demande de restitution est lancée par la mairie de Guémené-sur-Scorff mais elle est irrecevable car l’édifice est classé aux Monuments Historiques pour le département d’Ille-et-Vilaine.
2002 : la loi sur les Musées permet de régler la situation, elle assure la libre cession d’un Monument Historique d’un département à un autre.
2003 : les « pierres » sont restituées à la commune de Guémené-sur-Scorff. L’architecte des bâtiments de France pour le Morbihan, M. Christophe Garetta, met en relation la municipalité et M. Léo Goas-Straaijer, architecte spécialisé dans le domaine du patrimoine médiéval.
2005 : le numérotage de 1974 ayant disparu, l’architecte se base sur celui réalisé par Monseigneur de Villeneuve et sur des photos d’archives afin d’établir un nouveau calepinage des « pierres ».
2008 : (de janvier à avril) « Les Bains de la Reine » sont remontés dans un ancien garage automobile, place du château.
L’appartement des Bains se compose de plusieurs pièces : la chambre d’étuve, « Les Bains de la Reine », et une salle de chauffe appelée la « cuisine des bains » qui a disparu aujourd’hui. L’étude archéologique de l’édifice laisse supposer qu’’il existait une troisième pièce qui aurait pu servir de salle de repos ou de salle de bain.
Il s’agit d’une pièce rectangulaire de 2,25 m de longueur, de 1,80 m de largeur et de 2,50 m de hauteur. À l’intérieur l’architecture est d’inspiration gothique, on y retrouve une voûte d’ogives nervurées qui convergent vers un médaillon à décor végétal. Les nervures reposent sur des culs-de-lampe sculptés représentant une tête de femme : Jeanne de Navarre, une tête d’homme : Jean Ier de Rohan ainsi qu’un lion et un diablotin. Au fond de la chambre d’étuve se trouvent deux auges qui étaient alimentées en eau par des conduits traversant le mur et reliant la salle de chauffe et l’étuve. Une seule ouverture est d’origine, celle se trouvant à l’est. La fenêtre située au dessus des lavabos correspond à un réemploi du XVIe siècle, lors de la transformation de la chambre d’étuve en buanderie.
Il s’agit d’un système de chauffage par le sol ou hypocauste hérité des thermes romains. On allumait un feu dans la cheminée, au fond du foyer les conduits traversant le mur mitoyen acheminaient l’air chaud qui stagnait sous le dallage de l’étuve. Une petite ouverture située en haut de la cloison de l’édifice permettait à l’air chaud de se répandre entre la voûte actuelle et une autre voûte qui a aujourd’hui disparue. L’excédent d’air chaud, qui ne pouvait sortir, servait à chauffer la cloison et refluait dans l’hypocauste. Cet air chaud renouvelé constamment, s’infiltrait dans quatre autres conduits, dont deux dans le mur d’en face, de chaque côté de la fenêtre et deux autres, à gauche et à droite du lavabo. Le remplissage des vasques situées dans la salle de chauffe était assuré par les étuviers. A l’image du système d’air chaud, des conduits partant de cette salle traversaient le mur mitoyen pour ensuite alimenter les deux lavabos de la chambre d’étuve. Par la suite, il suffisait de prendre de l’eau dans un des lavabos intégrés à l’étuve et de la verser directement sur le sol pour faire de la vapeur. La légère inclinaison du sol permettait l’évacuation de l’eau par un système d’écoulement se trouvant sous les auges.
Aux derniers siècles du Moyen Âge, les soins de beauté semblent occuper une place considérable dans la pratique médicale, et les auteurs de traités de médecine ou de chirurgie accordent de plus en plus d’importance à la cosmétique. La femme au Moyen Ậge se doit d’être large d’épaule et d’avoir des seins petits, fermes et écartés, une taille de guêpe, des hanches étroites et un ventre rebondi. La blondeur est également exaltée et le teint est d’albâtre. Les soins de la bouche, des cheveux, ainsi que l’épilation font partie des soins cosmétiques quasi-quotidiens au Moyen Ậge. La mode est au front apparent, les femmes se devaient de le dégager totalement afin de valoriser le regard. La technique d’épilation employée est à base de sulfure naturel d’arsenic et de chaux vive.
Mai, juin, septembre
Mardi au dimanche : 10h-12h30 /14h-18h
(Fermé le 01/05)
1er juillet au 31 août
Tous les jours : 9h30-13h / 14h-18h30
(ouvert les 14/07 et 15/08)
Octobre à avril
Mardi au samedi : 10h-12h30 / 14h-17h30
(Fermé les 25/12 et 01/01)
L’Espace Muséal est géré par l’association Kastell Kozh.
Téléphone: 06 80 30 06 04
Mail : kastell.kozh@orange.fr
Page Facebook : cliquez ici
Site internet : cliquez ici