Les anciennes tanneries
Len Vogé est l’ancien quartier des tanneries, la maison avec un toit de forme originale non loin du lavoir, du côté opposé était jadis un moulin. D’autres tanneries existaient à proximité du petit lavoir près de chez l’antiquaire et également au moulin de Nicol.
Tan vient du radical gaulois « tann » qui signifie chêne.
C’était l’écorce de chêne moulue qui était utilisée dans les méthodes anciennes de tannage végétal.
Les écorces étaient récoltées et engrangées au printemps.
Elles étaient broyées et moulues au pilon ou à la meule et subissaient une macération dans l’eau froide. Les liqueurs tannantes ou « jusées » ainsi obtenues étaient peu concentrées en tanin de sorte que le tannage était très lent.
Il s’effectuait en trois phases de concentration tannique croissante
– La brasserie
– Le refaisage
– Les fosses
L’expression utilisée était « mettre les peaux à rouir »
Dans la dernière phase les peaux étaient empilées intercalées de couches de tan dans des cuves cylindriques en bois appelées fosses et enterrées dans le sol pour une durée de neuf à douze mois.
Puis, elles étaient lavées et séchées.
Cette méthode était surtout appliquée sur les cuirs des gros bovins en vue de la fabrication de semelles de chaussures.
Le tan « épuisé » servait à confectionner des mottes agglomérées utilisées pour le chauffage.
Le tannage liquide à l’extrait de châtaigner et le tannage au chrome ont supplanté le tannage à l’écorce lors de la crise de 1929.
Les derniers moulins à tan à utiliser ce procédé ont survécu jusqu’en 1960.
C’était des endroits insalubres bruyants et poussiéreux.