Au début du XIXe siècle se réglait le problème de l’indépendance grecque et du déclin de l’empire Ottoman qui dominait alors toute la partie orientale de la Méditerranée. Cette mer était alors infestée de bateaux pirates et la police des eaux internationales était assurée par des navires de guerre Occidentaux.
En l’an 1827, une corvette française de sa Majesté Charles X, La Lamproie, chassa et prit sur les côtes de Syrie un brick-pirate grec et ses 70 hommes d’équipage. La frégate « La Magicienne », sur laquelle était embarqué BISSON reçut mission de convoyer le bateau pirate grec vers Smyrne. A bord de ce dernier furent placés 15 hommes d’équipage français et 6 corsaires grecs, l’ensemble sous le commandement de BISSON. Dans la nuit du 4 novembre, la tempête sépara les 2 bâtiments et le navire pirate relâcha auprès de l’île de Stamphalie, mais 2 grecs en profitèrent pour s’évader. BISSON, craignant le pire prépara sa défense.
A dix heures du soir, 2 misticks grecs attaquèrent les Français. La riposte fut vigoureuse mais la résistance avait ses limites. BISSON, grièvement blessé, ordonna à ses compagnons survivants de se jeter à la mer et lui-même gagna la chambre des poudres, mit le feu et fit tout sauter » Le pilote TREMENTIN fut rejeté sans connaissance sur le rivage avec 4 matelots qui n’avaient, eux, que de légères blessures. Les corps de 3 Français et de 70 Grecs furent retrouvés à la côte.
(Texte établi d’après le rapport adressé au Ministère de la Marine et des Colonies par le Vice-Amiral de RIGNY).
Le 1er avril 1934, mourait à PARIS Joseph LOTH, le plus illustre des celtisants dont les restes furent ensuite confiés au cimetière de Guémené-sur-Scorff, sa ville natale. Son père, le sabotier Renan LOTH avait quitté le village de Saint-Alban en BERNE a l’orée de la forêt de Pont-Callec pour épouser la Guémenoise Marie-Jeanne LE GAL, le 3 février 1846, et c’est à Guémené que naquit Joseph LOTH le 27 décembre 1847. Le futur celtisant fut d’abord dirigé sur le petit séminaire de Sainte-Anne d’Auray, où il fit ses « humanités », à la suite desquelles le curé-doyen de Guémené, OLIVIER le mit en rapport avec le Lorientais Jules SIMON, qui était alors à l’apogée de sa carrière politique. Voici Joseph LOTH à PARIS où il est introduit à l’école d’Athènes, qui en fait un hellénisant, puis à la Revue Celtique où il s’intéresse aux travaux d’ARBOIS de JUBAINVILLE. Ses études terminées, il est nommé professeur au Lycée de QUIMPER puis au collège Stanislas à PARIS puis au lycée de PONTIVY qui porte aujourd’hui son nom. On le trouve ensuite titulaire de la chaire de celtique à RENNES, professeur au Collège de France, membre de l’Institut, membre d’honneur de l’Académie Nationale d’Irlande, docteur de l’Université de Glasgow, membre de l’académie royale d’OSLO, docteur de l’Université de Galles, membre d’honneur de la London Philological Society, etc…
A RENNES il fonda les Annales de Bretagne, dont la collection contient une documentation extraordinaire et indispensable à quiconque veut approfondir ses connaissances en matière d’histoire, de folklore et de linguistique. Joseph LOTH a écrit la matière d’environ 400 livres éparse en des revues spécialisées. Parmi les titres parus en librairie, citons ; le Vocabulaire vieux-breton (gallois, cornique, armoricain) ; l’Emigration bretonne en Armorique du Ve au VIIe siècle ; les Mabinogion, traduit du gallois pour la première fois ; les Mots latins dans les langues britanniques ; la Chrestomathie bretonne ; les langues romane et bretonne en Armorique ; les noms des Saints Bretons ; Contributions aux études sur l’origine des Romans de la Table Ronde. Au total une oeuvre monumentale, perfectible en certains détails, mais toujours solide. Joseph LOTH a déblayé la route dans laquelle se sont engagés les celtisants d’aujourd’hui.
(d’après la Liberté du Morbihan du 3 avril 1964)
Il revient à Paris en 1835 où il fréquente les grands savants de l’époque ; Ampère, Arago, Dumas et surtout, le mathématicien Augustin Cauchy, son modèle.
Il procède à des publications scientifiques, organise une bibliothèque spécialisée, ouvre un cabinet de physique et est également conseiller pédagogique des établissements scolaires de la Compagnie des Jésuites.
Attiré par le problème des relations sociales, il fait ses débuts dans le journalisme, il devient rédacteur scientifique du journal « L’Epoque » et voyage dans toute l’Europe.
Vers 1840 il fonde le journal scientifique « Cosmos » puis « Les Mondes ».
Il est aussi l’auteur de nombreux ouvrages scientifiques sur la mécanique analytique et la physique moléculaire.
De 1852 à 1864, il donne des cours publics de vulgarisation aux sciences. Chez Moigno, le peuple peut s’instruire gratuitement. Pour retenir l’attention du public, il mêle science et divertissement.
Il se heurte aux pouvoirs publics qui considèrent d’un mauvais œil ses tentatives pour promouvoir l’éducation populaire.
En 1864 il est nommé chevalier de l’ordre de la légion d’honneur.
Il devient aumônier au lycée Louis Le Grand à Paris puis chanoine du second ordre à Saint Denis en 1873.
Il meurt en 1884.
On doit à ce remarquable savant ces principaux ouvrages :
– Leçons de calcul différentiel et intégral
– Répertoire d’optique moderne
– Traité de la télégraphie
– Le stéréoscope
– Le saccharimètre
– Leçons de mécanique analytique
– La physique moléculaire
– La foi et la science
– Les splendeurs de la foi
Il n’est pas non plus étranger à une invention que certains au XIXème siècle qualifièrent « d’invention du siècle » : « une vidangeuse automatique et inodore » pour laquelle un dénommé Jean-Louis MOURAS dépose une demande de brevet en 1881. Il s’agit là de l’ancêtre de notre fosse septique baptisée ainsi en Angleterre en 1897.
Il en construisit un prototype dans son presbytère afin de pouvoir observer, au jour le jour, à travers une vitre, ce qui se passait à l’intérieur. C’était son aquarium et son bans d’essai.
Liberté du Morbihan du 3 avril 1964)
L’abbé MOIGNO